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kairouan : Des monuments et des ronds-points à l’abandon

 

Les rond-points qui jouxtent le monument du tapis, le monument de la Terre et le monument du Coran bleu ne sont pas entretenus.

La ville de Kairouan compte beaucoup de monuments historiques qui se trouvent à proximité des principaux ronds-points. On cite ainsi le monument du tapis, à l’entrée nord de la ville, le monument de la Terre du côté de la route de Sousse, le monument du Coran bleu, en face de la piscine municipale, l’Astrolabe, situé en face de la Mosquée du Barbier et la cascade des poètes inaugurée par le grand poète Nizar Kabbani, lors de la première session du Festival international du Printemps des Arts.

Le jet d’eau, édifié il y a 17 ans sur la place du Maghreb arabe, ne fonctionne plus depuis plusieurs années et est devenu, de nos jours, un dépotoir d’ordures. Par ailleurs, la cascade des poètes est vétuste et hors d’usage.

L’Astrolabe n’est plus éclairé et les rond-points qui jouxtent le monument du tapis, le monument de la Terre et le monument du Coran bleu ne sont pas entretenus et manquent de verdure et de fleurs d’ornement.

D’autres ronds-points, comme celui où est installé le grand couscoussier en cuivre à l’entrée sud de la ville,  méritent d’être mieux entretenus et valorisés.

Est-ce qu’on va visiter le port de Kairouan ?

Notons dans ce contexte que le rond-point situé à Bab Jedid est surchargé de deux énormes ancres, d’où la réaction d’un groupe de touristes de 3e âge en compagnie de leur guide : «Monsieur, est-ce qu’on va visiter maintenant le port de Kairouan?». Surpris par cette question, le guide a dû expliquer que Kairouan se trouve à 60 km de la mer et que ces deux  ancres appartiennent à Sidi Amor Abada qui aimait fabriquer des objets grandioses, des fusils démesurés, des sabres et des pipes géantes, etc. En fait, on aurait dû mettre une plaque explicative ou choisir un autre objet en harmonie avec le cachet historique de la ville…

L’histoire relève que Cheikh Sidi Amor Abada fut élevé à Kairouan où il est devenu, après un long apprentissage, un bon forgeron. Il se fit remarquer par son intérêt à l’égard des gens nécessiteux et il bénéficia de l’estime du Bey Ahmed Pacha auquel il a demandé de lui offrir ces deux ancres qui ont été transportés sur des chars de l’armée beylicale de Porto Farina (Ghar El Melh actuellement) et de Radès à Kairouan.

Mais pourquoi, donc, voulait-il ces deux ancres ? Est-ce pour évoquer la frustration des Kairouanais privés de plage ? Est-ce pour compenser un manque dans une ville non côtière ? Est-ce par attachement aux Beys de Tunis ?

Pour certains psychiatres, Amor Abada souffrait certainement de troubles de l’humeur et notamment du syndrome du déjà-vu et du déjà-vécu. «En fait, ces objets grandioses reflètent un aspect de son psychisme dominé par une humeur exaltée», note un psychologue.  «La décision de la commune de Kairouan de choisir ces deux ancres est une chose psychosante».

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